- Accueil

- Biographie

- Le Chant Liturgique Juif

- Mes services

- Contact

                                              Intro

Lorsqu'on aborde la musique et le chant liturgique juifs, il convient de commencer par modifier quelques repères habituels. Cette musique ne se transmet pas par écrit, au moyen dune notation musicale classique. Elle se transmet par tradition orale, au mieux appuyée sur des signes musicaux singuliers. Ils ne correspondent pas, en effet, chacun à une note, mais se contentent, d’indiquer la hauteur des sons, leur durée, ou encore une ligne mélodique. Pour comble, ils ont également une signification grammaticale. On pourrait imaginer de transcrire cette musique selon nos règles. Mais là encore on se trouve devant quelques difficultés. Une grande marge de manœuvre est, en effet, laissé à l’interprète ainsi qu’aux traditions historico-géographiques. La vie en diaspora, par son importance dans le temps comme dans l’espace, a permis d'intégrer des traditions musicales multiples, slaves, musulmanes, antiques, orientales, etc

Le judaïsme comme fondement
Dans ces conditions, on pourrait en conclure qu’il n’y a pas à proprement parler “une” musique juive, aucune unité ou repère ne paraissant saisissable. Un critère est pourtant identifiable : c’est son lien indissoluble avec le Judaïsme. Autant le culte juif interdit les images, autant il autorise, demande même, le recours à la musique. Le seul véritable critère pour identifier la musique juive est son contenu : il renvoie à la Bible, à la grandeur de D'ieu, à la magnificence de la Création, au peuple juif, à ses souffrances, ses joies, ses peines, ses espoirs, ses prières; ses fêtes... La musique juive ne vise pas à l’esthétique gratuite; elle n’est pas davantage cérébrale et ne s’adresse ni à la raison ni à l’intelligence. La musique juive a pour vocation d’éveiller l’âme assoupie, de provoquer son ébranlement, son réveil, à l'image du son du choffar, de la corne de bélier; que l’on sonne à Roch Hachanah au nouvel an et à Kippour Grand Pardon. Grâce à elle, l’âme devient ainsi disponible à la vie spirituelle, à la connaissance intuitive de D'ieu. Dans la Bible, l’ouvrage fondateur de l’identité juive, la musique est omniprésente. De la première page à la dernière, la Bible ne se lit pas, elle se cantil. Moïse après le passage de la mer Rouge, les prophétesses chantent, David chante, danse, joue de la lyre ou de la harpe, compose une partie des Psaumes. Les Lévites ponctuaient le service dans le Temple de Jérusalem par des psaumes chantés. Les pèlerins “montaient” à Jérusalem en chantant (célèbres Cantiques des montées). Chaque fête a ses chants caractéristiques et populaires, y compris bien entendu, le Chabbat particulièrement riche à cet égard. Très souvent le rabbin est en même temps hazzane ou chantre (cantor). Bienheureuse la communauté dont le rabbin est aussi un talentueux hazzane: elle est sûre que les fidèles viendront avec plaisir à la synagogue et aux offices.

Yehuda
C’est le cas de Yehuda Berdugo, rabbin et cantor, issu d’une famille marocaine (Meknès) où l’on est rabbin et hazzane de père en fils depuis la nuit des temps. Selon la Tradition rapportée par l’Encyc/opedia judaïca, cette famille descendrait de l’exilarque Boustenaï, lui-même de descendance davidique. Elle a compté dans ses rangs de nombreux rabbins, Grands rabbins, Dayanim décisionnaire parmi les plus importants du Maroc. Yehuda a été imprégné depuis sa naissance par le Judaïsme, le rituel, les fêtes, les chants. Il n’a jamais eu besoin “d’apprendre” son métier : l’enseignement lui a permis d’organiser, d’approfondir de consolider ce qui n’était en somme que son vécu depuis son enfance, Chez lui, on chantait tout le temps et judaïsme rimait avec musique. Après son départ de Meknès, il s’est dirigé tout naturellement dans la carrière rabbinique. Après avoir exercé les fonctions de rabbin des communautés de Charleroi (Belgique), Belfort et Grenoble, il a été sollicité par la communauté juive de Vincennes Ashkénaze où il exerce encore actuellement.